5/20/2008

la France pour une dépénalisation universelle de l'homosexualité




La France compte demander aux Nations unies d'agir pour une "dépénalisation universelle de l'homosexualité", a déclaré samedi la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, à l'occasion de la Journée mondiale contre l'homophobie, journée désormais officiellement reconnue par le gouvernement.
Rama Yade, qui recevait plusieurs associations luttant contre les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle (Act Up, le comité IDAHO, l'Inter-LGBT, Gay Lib, HES, SOS homophobie...), a déclaré qu'elle avait présenté "le principe d'une initiative européenne appelant à la dépénalisation universelle de l'homosexualité, qui serait portée devant l'Assemblée Générale des Nations unies" durant la présidence française de l'UE, au second semestre 2008.

La secrétaire d'Etat "a annoncé aux associations que le gouvernement français reconnaissait désormais officiellement cette Journée internationale contre l'homophobie".
Elle s'est également "engagée à évoquer les cas d'homophobie constatés lors de ses déplacements à l'étranger", selon un communiqué de ses services.

Les organisations homosexuelles réagissent favorablement à ces annonces, avec quelques bémols parfois. L'Inter-LGBT "prend acte de ces engagements", mais demande que la reconnaissance de la Journée mondiale contre l'homophobie soit prolongée par son inscription à l'agenda officiel du gouvernement, du ministère du Travail, du ministère de la Santé et du ministère de l'Éducation nationale, "pour que les pouvoirs publics se l'approprient".
La férération LGBT regrette aussi que "le gouvernement reste dans l'incapacité d'exprimer une position en faveur d'un projet de directive globale contre les discriminations, pourtant défendue avec vigueur par le Royaume-Uni, l'Espagne, la Suède et la Finlande".

Act Up-Paris accueille ces engagements avec satisfaction, "mais ne se contentera pas de bonnes paroles". L'association espère que les annonces faites seront suivies d'une "réelle politique de lutte contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie en France et, en particulier, une complète égalité des droits pour les personnes et les couples LGBT".
"Le gouvernement actuel n'a pour l'instant donné aucun signe tangible dans ce sens, refusant même de sanctionner les élus UMP qui tiennent des propos homophobes, y compris après leur condamnation par la justice", ajoute Act Up.

"Ces propositions reprennent point par point celle de la campagne menée par le comité IDAHO (international day against homophobia), a indiqué le président de cette association Louis-Georges Tin.
"En 24h, je suis passé de la colère à la joie. Vendredi, j'ai été embarqué par la police alors que je manifestais contre l'homophobie devant l'Elysée. J'étais dans le fourgon de police quand j'ai reçu un appel téléphonique du cabinet de Mme Yade qui nous annonçait qu'elle nous recevrait samedi et puis nous avons eu ses engagements" a expliqué Louis-Georges Tin.

GayLib (proche du gouvernement) - qui se targue d'avoir "largement contribué à ce résultat en liaison permanente avec le Comité Idaho" - "se réjouit de ces engagements qui s’inscrivent dans la tradition de défense des droits de l’Homme de notre famille politique".

Mis en ligne le 19/05/2008

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