11/16/2007

Le juge suprême iranien suspend l'exécution d'un homosexuel condamné à mort



Le juge suprême iranien suspend l'exécution d'un homosexuel condamné à mort

Le plus haut responsable de la justice en Iran est revenu sur l'exécution de Makwan Moloudzadeh, un homme de 21 ans accusé d'avoir eu une relation sexuelle avec un autre homme lorsqu'il était âgé de 13 ans. Cette mesure fait suite à une forte mobilisation LGBT internationale.

L'information a été rendue publique hier (15/11) par une organisation internationale de défense des droits humains LGBT.
Selon La Commission Internationale des Droits Humains des Gays et des Lesbiennes (IGLHRC), l'Ayatollah en Chef de la Justice iranienne, Seyed Mahmoud Hashemi Shahrudi, indique dans son jugement que la peine de mort constitue une violation de des enseignements islamiques, des décrets des religieux chiites et de la loi même.

C'est la première fois qu'une condamnation pour sodomie est reconsidérée du point de vue islamique et suite à l'intervention d'une organisation LGBT internationale auprès des autorités iraniennes.
D'autres organisations, comme Amnesty International ou Human Rights Watch étaient également intervenues pour demander la grâce du jeune condamné à mort.

L'IGLHRC révèle également qu'elle a relevé des irrégularités dans la procédure judiciaire qu'elle a passé au crible.

"C'est une victoire extraordinaire pour les droits de l'Homme et un symbole du pouvoir de la mobilisation", a déclaré Paula Ettelbrick, la directrice exécutive de l'IGLHRC.

Si la décision est prise de surseoir dans l'immédiat à l'exécution de Makwan Mouloodzadeh, le jeune homme reste en prison et son cas est renvoyé à un réexamen ultérieur par une autre cour de justice. Son sort est donc encore loin d'être rassurant quand on sait que la loi iranienne punit les relations homosexuelles de peines allant de la flagellation pour les mineurs à la pendaison pour les adultes.

Par ailleurs, un haut responsable politique iranien a reconnu, il y a quelques mois, que le régime islamique réservait la peine de mort aux personnes ayant des relations homosexuelles au cours d'un échange international aves des parlementaires anglais. Des points de vue contradictoires coexistent donc au plus haut niveau en Iran.

Makwan Moloudzadeh, un kurde iranien de 21 ans, condamné à mort le 1er août dernier, vit depuis sous la menace d'une exécution. Arrêté le 1er octobre 2006 dans la ville de Paveh, il a été jugé coupable du "viol d'un garçon" de 13 ans, l'âge qu'il avait lui-même au moment des faits.

Il aurait confessé sous la torture des relations sexuelles remontant à 1999, alors qu'il était encore mineur. Cette circonstance aurait dû exclure sa responsabilité pénale selon le code pénal iranien.

La loi iranienne prévoit une peine de flagellation pour les mineurs mais le juge de cette affaire a appliqué une autre disposition de la loi coranique pour condamner à mort Makwan Moloudzadeh en mêlant la notion de viol à l'affaire pour motiver sa sentence.

Cette condamnation et la perspective de son exécution ont provoqué une forte émotion au niveau international. En France, SOS Homophobie a mobilisé l'opinion pour tenter de sauver le jeune homme. L'association française invite depuis plusieurs jours à faire pression sur le gouvernement iranien en lui demandant, d'une part de respecter les textes internationaux qu'il a luî-même signé et d'autre part de respecter les droits des personnes LGBT.

Mis en ligne le 16/11/07

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